Un weekend à Venise et une mariée m’ont donné l’opportunité de faire un de mes portraits de rue préférés à ce jour :
Casée à Venise
Je descendais tranquillement le Grand Canal sur un vaporetto quand j’aperçois une mariée en train de se faire photographier à côté du plus que célèbre pont Rialto. L’endroit étant l’un des plus atrocement touristiques de Venise, une petite foule s’était immédiatement agglutinée derrière le photographe pro. Téléphones à bout de bras, nombreux sont ceux qui essaient d’avoir un cliché. Je saute du vaporetto et, contournant la foule, je fonce vers le quai suivant. Je cherche un angle dégagé et un arrière-plan évocateur, tout en « gérant » les pieux de bois qui rythment le lieu. Pour une fraction de seconde, la mariée détourne son attention de la foule et se tourne vers moi, m’offrant ce regard profond et mélancolique – et une superbe pose ! Clic. Une seule photo. Une seconde plus tard, elle reprend sa séance avec son photographe attitré. Mais l’instant que j’ai eu était authentique.
Analyse technique : dans ce portrait, j’aime particulièrement le fait que la mariée parait « enfermée » entre d’une part entre les pieux de bois (sur des plans différents, y compris une illusion d’optique à sa main droite), et d’autre part sous le pont qui apparait comme un couvercle. Bien que sa pose soit une classique et flatteuse courbe en S, son attitude triste semble projeter une ambivalence certaine sur sa situation. Les autres éléments contribuent à la fois à la composition et à la lisibilité du contexte : le pont Rialto en arrière-plan, bien qu’immédiatement identifiable, reste relativement subtil pour ne pas voler la vedette à la mariée. Similairement, suffisamment de détails des gondoles permettent d’établir sans ambiguïté le lieu, sans accaparer l’attention.
A suivre !
Didier.
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