Si La Havane – et le reste de Cuba – donnent souvent l’impression de revenir dans les années 50, à Trinidad le temps semble s’être arrêté encore un siècle plus tôt, avant l’arrivée des voitures.
De la Plaza Mayor …
… aux ruelles en pente …
Trinidad ressemble à un village.
Ici, les carrioles à chevaux ne sont pas pour les touristes.
La petite ville a une architecture bien particulière, arborant de nombreuses maisons coloniales basses avec des grilles de fer forgé aux fenêtres …
… et des rues pavées de galets très inégaux – un cauchemar pour les pieds et la plupart des roues…
Grâce aux grilles, les fenêtres restent ouvertes, ce qui permet à la lumière d’entrer (quasiment aucune fenêtre à Cuba n’a de vitre !), et à l’air de circuler, rafraîchissant un peu l’intérieur. C’est pratique côté sécurité, moins côté vie privée, même si cet aspect ne semble pas préoccuper les cubains outre mesure.
Les intérieurs vont du colonial distingué au… quelque peu étrange ?
Sans surprise, Trinidad est l’une des villes les plus touristiques de Cuba.
Le soir, les touristes se retrouvent sur la Plaza Mayor pour écouter des orchestres de qualité assez variable.
La musique est partout, depuis les bars jusque dans les rues.
Les cubains qui arrivent à tirer profit de l’industrie touristique cherchent souvent à adopter un style occidental …
… quelques fois adapté aux couleurs locales 😊
Une bonne partie de la communication est encore très « low tech » …
… et les extraordinaires voitures américaines ne sont pas tout à fait aussi bien entretenues qu’à La Havane.
Pour la grande majorité de la population, le mode de vie traditionnel prévaut …
… et dans les magasins d’Etat, la nourriture est rationnée comme dans le reste du pays : pas de pain ou d’œufs sans le « libretto ».
Comme pratiquement partout (et surtout en dehors des zones les plus touristiques), les cubains sont particulièrement sympas.
A quelques heures de catamaran de Trinidad, une poignée d’îles paradisiaques offrent des excursions à la journée inoubliables.
Par exemple, Cayo Macho, avec ses plages de sable fin blanc …
… est aussi conne sous le nom de « Cayo Iguana », en référence à sa colonie de bêbêtes préhistoriques et néanmoins très familières !
Les eaux peu profondes sur certains côtés de l’île permettent des découvertes intéressantes.
Pour rentrer du port à Trinidad, certains taxis sont particulièrement cools…
Au nord-ouest de Trinidad, le massif de l’Escambray offre l’un des cadres naturels les plus sauvages et spectaculaires de Cuba : une jungle dans laquelle le bambou pousse en rangs serrés, et les fougères semblent léviter.
Le parc de Guayanara abrite aussi des cascades extraordinaires (ici : El Rocio) …
… et de superbes et irrésistibles piscines naturelles.
Cienfuegos, une ville coloniale tranquille à 80km à l’ouest de Trinidad, propose une ambiance très différente des autres villes cubaines, en grande partie grâce au fait qu’elle a été fondée au XIXème par un aventurier venu de… Bordeaux ! Il y a imprimé un certain caractère européen.
Mais ici aussi, les palaces d’époque ont été rafraîchis de couleurs pimpantes …
… et certaines scènes semble tout droit tirées d’un décors de film des années 50.
La place José Martí est le centre de l’animation …
… mais cela reste très relatif – dans l’ensemble, Cienfuegos est plutôt une belle assoupie …
… et le rythme de la vie semble calqué sur l’âge des voitures.
Tout semble aller un peu plus lentement ici.
Le code de la route a dû s’adapter aux réalités locales …
… et ici non plus les charrettes ne sont pas que pour les touristes.
Dans ce contexte, les smartphones, fréquemment utilisés pour passer des appels vidéo, paraissent encore plus anachroniques que dans le reste de Cuba.In this context, smartphones, routinely used to make video calls, seem even more anachronistic than in the rest of Cuba.
A Cuba, la foi semble être plutôt une question privée, bien qu’elle se manifeste quelques fois de façon assez … voyante, comme pour cette statue chez mes logeurs.
A l’extérieur, la propagande révolutionnaire domine la communication.
A l’est de Trinidad, la Vallée de los Ingenios représente l’importance de l’économie de la canne à sucre, qui a apporté la richesse à la région jusqu’au milieu du XIXème.
Le train « à vapeur » qui la parcourt ressemble à un jouet.
Les vestiges des grandes plantations peuvent être visités, et donnent une idée de la vie ici, que ce soit celle des esclaves entassés dans des bâtiments exigus …
… ou celle des riches propriétaires terriens qui venaient chaque année de Trinidad pour la saison des récoltes.
Leurs demeures luxueuses leurs permettaient de maintenir leur style de vie ostentatoire.
L’un d’eux, Alejo Maria del Carmen Iznaga, a même fait construire une tour de sept étages …
… pour mieux surveiller ses 231 esclaves (une autre version de l’histoire raconte qu’il aurait fait enfermer son épouse infidèle au dernier étage…)
Maintenant, la région attire les touristes, dont certains voyagent avec style …
… et on y vend plus de cigares que de sucre !
Sur les routes, les valeurs nationales sont constamment resassées.
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Mes premières impressions de Cuba, comprenant en particulier mes photos préférées – l’article à lire en priorité ! 😉
Retour aux années 50 dans La Havane contemporaine
Sauvage et beau : Viñales et l’île de Cayo Levisa
Santiago de Cuba, la rebelle du sud-est
A suivre !
Didier.
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